Chaque jour dans le monde, des millions d’individus créent de nouveaux espaces permettant de réorganiser les échanges hors du circuit des monnaies nationales. Ce sont précisément des réseaux d’échange de produits, de services, de valeurs et d’informations qui se développent dans le cadre de la ” Constitution de nouveaux espaces ” communautaires, locaux, nationaux et qui reposent sur différentes formes de monnaies sociales libres. Il ne s’agit pas de simples monnaies permettant aux plus démunis de subsister mais bien de transformation réelle dans notre système monétaire en crise parce que le modèle financier actuel n’est pas parfait et que les différences économiques existent d’une région à l’autre, l’euro n’est pas le modèle absolu ; combien de fois le FCFA ? Même si majoritairement, il s’agit de la monnaie française et européenne, d’autres monnaies existent et sont utilisées dans l’hexagone. Il existerait une soixantaine de monnaies locales en France et toutes ont pour vocation de faciliter le quotidien des habitants. En France, le sujet connaît de plus en plus de succès avec des initiatives comme en Ardèche ou à Villeneuve sur Lot avec les abeilles, le SOL ou encore le RES en Belgique. Dans le monde, il existe actuellement près de 5 000 monnaies alternatives en circulation. Le WIR né en Suisse en 1933 en est le plus vieil exemple : suite à la grande dépression, les entreprises se solidarisent et créent une monnaie d’échange basée sur la solidarité : Wir signifiant nous en allemand, ou WIR comme Wirstchaft signifiant économie. Par le manque d’alternatives à l’époque, ce processus permet aux entreprises de continuer à échanger malgré la pénurie de monnaie traditionnelle. Depuis presque 80 ans, ce système a servi de plan B dès que le franc suisse a connu des faiblesses, les échanges se déroulant dans la monnaie la plus stable.